Tous les articles par Estelle Grégoire

Témoignage d’Isabelle de la Garanderie

Mardi 20 mars, une nouvelle soirée de l’Aumônerie de la Santé était organisée. Nous avions cette fois-ci décidé d’inviter Isabelle de la Garanderie pour un témoignage.

Jeune vierge consacrée, elle est aussi professeure en ZEP. Comment concilie-t-elle sa vie de consacrée et sa vie de prof ? Qu’est-ce que ça change pour elle, pour son enseignement?

Un témoignage lumineux que nous avons enregistré pour vous, disponible ici :

Rencontres autour des questions bioéthiques

Deux rencontres ont été menées pour discuter autour des questions bioéthiques dans le cadre des états généraux de la bioéthique (EGB) qui ont lieu en ce moment à Paris.

Le 20 février, nous avons co-organisé avec les aumôneries de Dauphine, Nanterre, Les Grands Moulins et Assas-Pharmacie une rencontre avec Tugdual Derville sur les enjeux des Etats Généraux de la Bioéthique. 250 jeunes étaient présents! Vous pouvez nous demander l’audio, qui ne sera pas mis en ligne, ou consulter le compte-rendu d’Ombeline (en fin d’article)

Par la suite, l’aumônerie a invité Loup Besmond, journaliste à La Croix, pour qu’il nous parle du lien entre les médias et la bioéthique, et plus précisément de la manière dont il travaille des sujets complexes et délicats, avec toutes les contraintes que comporte le métier de journaliste dans un quotidien, en l’occurrence La Croix.

L’ enregistrement de cette conférence est disponible ici :

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Conférence sur le thème de l’accompagnement de la dépression et du suicide

C’était mardi 13 février à l’aumônerie de la Santé. Le Dr Fabrice Bonjour, psychiatre à Ste Anne, nous a aidés à mieux comprendre ce qu’était la dépression pour mieux pouvoir accompagner les personnes qui en souffrent.

L’enregistrement est disponible ci-dessous.

Merci à tous les étudiants présents et un grand merci au Dr Bonjour pour son enseignement 🙂

Exposition – Chrétiens d’Orient : 2000 ans d’histoire

L’aumônerie de Santé a testé pour vous l’exposition sur les Chrétiens d’Orient qui s’est tenue à l’institut du monde arabe jusqu’au 14 janvier 2018

Petit aperçu ci-dessous. Merci à Alexiane pour ce retour 😉 :

@Institut du Monde Arabe

Dimanche 10 décembre 2017, un petit groupe de l’aumônerie de la Santé a eu la chance de visiter l’exposition sur les Chrétiens d’Orient à l’Institut du monde arabe, avec les aumôneries de Jussieu et de Versailles.

Notre guide charismatique s’est appuyée sur les pièces phares de l’exposition pour nous faire voyager à travers l’histoire du christianisme oriental de sa naissance à nos jours. Notre périple a commencé par les crises initiales qui opposaient les différentes églises au IVème siècle, apaisées par le concile de Nicée, puis aux débuts du monachisme avec la personnalité emblématique de Siméon le Stylite, saint syrien qui vécut 40 ans en haut d’une colonne. La naissance de l’Islam et la cohabitation initialement cordiale, comme en témoignent les nombreux objets d’inspiration musulmane représentant des scènes bibliques, est devenue plus difficile après le début des Croisades, mettant les chrétiens d’Orient dans une position difficile. En effet, ils étaient considérés comme hérétiques par les chrétiens occidentaux puisque ne reconnaissant pas l’autorité de Rome, mais soupçonnés d’espionnage au profit des croisés par les musulmans. Avec le développement de l’imprimerie au XVIème siècle, un rapprochement s’effectue entre Rome et les chrétiens d’Orient, grâce à la possibilité de publier des manuscrits dans toutes les langues orientales. A partir du XIXème siècle, les pèlerinages en Terre Sainte en provenance d’Occident se font nombreux. La renaissance arabe du XIXème siècle (la Nahda), à laquelle participent les chrétiens d’Orient, entraine une réaffirmation de la culture arabe mais plutôt en faveur de ses racines musulmanes.

C’est enchantés d’avoir vu tant de belles œuvres et découvert tout un pan de l’histoire méconnu que nous avons achevé l’après-midi par un goûter convivial dans les locaux de l’aumônerie. Une super expérience à renouveler !

Journée de bioéthique – 16e édition

@http://emmanuel.info/journees-de-bioethique/

– Et merci à Estelle pour ce compte-rendu 😉 –

Organisée par la Communauté de l’Emmanuel, cette journée a eu lieu le 11 novembre dernier, à la paroisse de la Trinité. Le thème nous était donné par st Paul : « Tout est permis mais tout n’est pas profitable » (1 Co 10,23), invitant les professionnels de santé à réfléchir sur les dimensions éthiques de leur travail. Après un temps de louange et d’invocation à l’Esprit Saint, une jeune maman d’une petite fille handicapée, auteure et conférencière sur le handicap et la sexualité dans le couple, est intervenue sur le thème : « Le corps est-il instrument de nos désirs ? ». Après la messe et un repas convivial, une séance de question-réponse nous a permis de mieux saisir la profondeur de foi de cette jeune femme.

En ce qui me concerne, la journée s’est achevée après le regard – plutôt alarmant ! – de Blanche STREB, docteur en pharmacie et membre d’Alliance Vita, sur l’actualité bioéthique en France.

Finalement, que retenir de ces enseignements ? Je vous livre ici quelques notes prises en vrac :
– Le corps est le sanctuaire de nos désirs et non son instrument.
– Quelles sont les souffrances dans ma vie, qu’est-ce que j’en fais ? Quels désirs fait-elle naître ?
– Dieu crée notre corps avec cette réalité du plaisir qui est donc beau et bon. Mais le plaisir est le couronnement d’un acte bon, et non une fin en soi. Dans la jouissance du corps seul, l’autre disparaît.
– « Sans la souffrance, on ne transforme rien » Benoit XVI
– « La souffrance et la mort sont indispensables à la vie, sinon on en change le sens » Viktor FRANKL
– « Bien que la réalité physique de la mort nous détruise, l’idée de la mort nous sauve » Virginia HOBBS
– « Les lois ont été faites pour des gens qui VONT mourir et pas pour des gens qui VEULENT mourir » Jean LEONETTI
– Comment accueillir la souffrance de l’autre ? Le Pape François nous répond :
– > Par la COMPASSION : « je souffre de ta souffrance », ne pas fuir devant la souffrance de
l’autre.
– > Par la TENDRESSE : on a des gestes, des regards et une écoute à donner, plus que des
paroles à asséner.
– > Par le respect de la DIFFERENCE de l’autre : l’autre est autre, aussi me faut-il accepter qu’il vive l’expérience de sa souffrance d’une manière différente que celle que j’aurais imaginée.
– > Et pour conclure, laissons la parole à St Paul : « Tout n’édifie pas. […] Que personne ne cherche son propre intérêt mais que chacun cherche celui d’autrui. »

Conférence de Mgr Beau

Le 28 novembre dernier, Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris, est venu, comme chaque année, à l’aumônerie de Jussieu-Censier / Santé.

Nous l’avons accueilli à 19h30 pour célébrer la messe au cours de laquelle Camille a répondu à l’Appel décisif, avant son Baptême le 7 janvier. Voici l’homélie:

Ensuite, Mgr Beau nous a parlé de la souffrance et de la maladie, thème que nous avions choisi auparavant. Nous avons fini par un temps d’échanges autour d’un buffet.

De manière toujours enrichissante, Mgr Beau aborde cette question. Nous avons aussi discuté sur l’accompagnement de la maladie, …

Ces questions présentes tout particulièrement dans nos métiers de soignants, mais aussi dans notre vie de tous les jours, dans nos familles, avec nos proches… nous semblent essentielles !

Ci-dessous, l’enregistrement audio de la conférence 🙂

 

Homélie du cardinal André Vingt-Trois – Messe des étudiants 2017

Mercredi 15 novembre 2017 – Notre-Dame de Paris

Le Samaritain guéri qui, seul parmi dix guéris eux-aussi, vient rendre grâce, est l’image de
tous ceux qui reconnaissent ce que Dieu fait pour les hommes. La participation à l’eucharistie est une réponse à une invitation de la part de Dieu. Nous sommes tous appelés à reconnaître l’action de Dieu dans nos vies et à évaluer comment elle nous transforme. Le prochain synode des évêques réfléchira sur le thème de l’appel de Dieu adressé aux jeunes qui sont invités à y répondre à travers leurs diverses vocations pour renouveler le monde.

-> Sg 6,1-11 ; Ps 81 3-4.6- 7 ; Lc 17, 11-19

Frères et Sœurs, Il y a des jours où l’on peut être tenté de s’identifier aux Samaritains quand les Samaritains ont le beau rôle ! Comme vous venez de l’entendre dans ce passage de l’évangile de saint Luc, ce Samaritain guéri fait partie des dix pour cent qui reconnaissent qui a opéré la guérison ! Les neuf autres ont aussi été guéris, mais cependant qu’ils allaient faire constater leur guérison selon les préceptes de la Loi auprès du prêtre, ils ont été tellement préoccupés de mener à bien leurs tractations qu’ils ont fini par oublier qui les avait guéri. Il n’y a que ce seul Samaritain, c’est-à- dire cet étranger et cet hérétique par rapport au peuple Juif, qui reconnaît que c’est la parole de Jésus qui l’a guéri et qui revient lui rendre grâce. Alors, j’espère que ce soir, nous qui sommes réunis pour cette eucharistie, nous sommes le dixième de tous ceux qui ont été guéris, que nous sommes le bon dixième, c’est-à- dire le Samaritain, et que nous revenons vers le Christ pour lui rendre grâce de ce qu’il a fait pour nous.

Peut-être certaines ou certains d’entre vous ne sont-ils pas encore tout à fait convaincus qu’ils sont Samaritains à cent pour cent, ils ont alors encore de la marge pour endosser
complètement le rôle du Samaritain ! Mais tous, vous savez que si vous êtes entrés ce soir
dans cette cathédrale, ce n’est pas par un effet d’instinct grégaire ou par simple curiosité, ou par amour des belles pierres, c’est parce que vous étiez invités, c’est-à- dire appelés pour célébrer ensemble le Christ qui donne sens à notre vie, célébrer sa puissance qui vient toucher les plaies des hommes et des femmes pour les remettre debout, pour les délivrer de ce qui les exclut de la communion, pour les conduire avec amour et tendresse vers les pâturages que le Père a préparés pour nous. Nous sommes ces pauvres pécheurs, et c’est sur nous que le regard du Christ s’est posé, c’est à nous que sa parole est adressée, c’est pour nous qu’il a mis en œuvre sa puissance.

Cette année, notre célébration est colorée d’une façon particulière par la perspective de la
session du synode des évêques qui se tiendra à Rome à l’automne prochain et dont le pape
François a souhaité qu’elle soit ardemment préparée par ceux qui en seront les heureux
bénéficiaires, si je puis dire, c’est-à- dire la jeunesse du monde. C’est pour préparer cette
rencontre des évêques du monde entier que vous êtes sollicités afin d’exprimer, non pas
simplement vos idées personnelles – qui peuvent toujours être intéressantes -, mais plus
profondément comment vous reconnaissez que le Christ est quelqu’un dans votre vie, et
comment cette présence du Christ dans votre vie transforme votre manière de vivre, votre
manière de comprendre le monde, votre désir de le transformer. Comment cette présence
mystérieuse du Christ – mystérieuse parce qu’invisible, mais certaine, parce qu’il nous l’a dit « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Mt 28,20), parce qu’il l’a mise en œuvre par l’envoi de son Esprit Saint, parce qu’il nous la rappelle régulièrement par la lecture et la méditation de sa Parole -, met-elle en œuvre dans chacune de nos existences une espérance et un facteur de nouveauté ? L’espérance, c’est la certitude que notre avenir,
l’avenir de chacune et de chacun d’entre vous, mais à travers vous, l’avenir de notre
humanité, n’est pas voué à la mort et à la destruction mais au contraire à la vie. L’espérance, c’est la certitude que malgré les difficultés que nous pouvons rencontrer au cours de notre existence, malgré les limites que nous éprouvons, malgré parfois les fautes que nous commettons, nous sommes appelés à une vie de lumière et de paix.

Cette session des évêques autour du pape François porte sur la jeunesse, et sur l’expérience des vocations, c’est-à- dire des appels qui sont adressés à cette jeunesse pour transformer le monde. Ces appels, ces vocations, se réalisent à travers des formes différentes mais elles ont toutes un point commun, c’est un regard que Dieu porte sur nous, c’est une parole qu’il adresse à notre cœur, c’est une orientation qu’il donne à notre vie pour qu’elle ne soit pas inutile.

Chacune et chacun d’entre vous est appelé à contribuer au renouvellement de ce monde.
Chacune et chacun d’entre vous est appelé à structurer son existence autour d’un dynamisme unique qui est le dynamisme de l’amour répandu en nos cœurs par la foi. Les uns vivront ce don d’eux-mêmes à travers des activités de tout genre, en fondant des familles, en accueillant des enfants, en les aidant à grandir. D’autres sont appelés à se donner tout entier pour la mission de l’Église comme consacrés, prêtres, religieux, religieuses. Tous, nous sommes invités au même chantier et nous sommes invités à la même table.

Que le Seigneur permette à chacune et à chacun d’entre vous d’entendre son appel, l’appel de Dieu pour lui ou pour elle. Qu’il permette à chacune et à chacun d’entre vous, à mesure qu’il avance dans ses études, de mieux discerner à quoi sa vie va être engagée, comment sa vie va pouvoir servir ses frères, comment l’amour va transformer son existence. Que le Seigneur vous donne de traverser cette période de discernement et de décision avec confiance dans la paix et dans la joie. Amen.

+ André cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris.

Neuvième veillée de Prière pour la Vie

Mardi 30 mai 2017, l’Aumônerie de Santé était à la Veillée de Prière pour la Vie, réunie avec d’autres jeunes et moins jeunes pour prier ensemble à Notre-Dame.

@Michel Pourny

Retrouvez ici, le message adressé par le cardinal André Vingt-Trois pour ce temps de veillée :

Frères et sœurs, chers amis,

Comme chaque année, avec les évêques et les vicaires généraux des diocèses d’Ile-de-France, nous vous avons invités à une soirée de prière pour la vie et nous sommes heureux de vous accueillir ce soir aussi nombreux.

Le temps de convalescence qui se poursuit encore un peu après mes difficultés de santé de ce début d’année m’ont conduit à demander à Mgr Aumônier, évêque de Versailles, de présider ce temps de rencontre. Je le remercie d’avoir bien voulu accepter et je vous assure tous de ma proximité par la prière.

Dans la défense de la vie à laquelle nous sommes tous attachés, nous, vos évêques, nous vous invitons à une démarche de foi. Nous savons que les véritables forces qui peuvent changer le monde viennent de l’acte de foi que nous posons, de la prière que nous faisons monter vers Dieu en action de grâce et en supplication, de la remise de nous-mêmes à la volonté de Dieu, de l’ouverture de notre vie et de notre cœur au service de nos frères.

La vie donnée par Dieu dans l’existence humaine est un mystère qui nous ouvre au mystère plénier qu’est la vie même de Dieu.

C’est pourquoi nous ne pouvons accepter qu’une vie ne soit perçue comme une menace et un danger. C’est pourquoi nous ne pouvons accepter que l’intelligence et l’ingéniosité humaines soient mises au service de la lutte contre la vie. C’est pourquoi nous ne pouvons accepter que la fécondité soit une culpabilité. C’est pourquoi nous ne pouvons accepter que l’imperfection soit une condamnation à mort. C’est pourquoi nous ne pouvons accepter de nous donner à nous-mêmes le droit de trier, de choisir et de condamner. C’est pourquoi nous ne pouvons accepter que l’homme et la femme soient acculés à transformer leur relation d’amour en une relation de crainte. C’est pourquoi nous ne pouvons accepter que le fruit de l’amour soit fabriqué sans l’amour.

Toutes ces convictions, nous voulons les prolonger dans notre prière, dans notre méditation personnelle, en nous mettant à la disposition de Dieu pour que sa vie porte du fruit. Malgré notre faiblesse nous voulons, par le don de l’Esprit, reconnaître l’Évangile de la vie, la Bonne Nouvelle de la vie. Nous demanderons ce soir à Dieu qu’il nous soutienne dans les choix qui se présentent à nous pour ce service de la vie.

+ André cardinal Vingt-Trois
archevêque de Paris

Neuvaine de St Philippe Neri – les dons miraculeux de St Philippe

Les grands et solides vertus de Philippe furent couronnées et ornées par la
Majesté divine de faveurs diverses et extraordinaires, qu’il cherchait par tous
les moyens, mais en vain, à cacher.
Ce fut le bon plaisir de Dieu de lui permettre de pénétrer Ses mystères
ineffables et de connaître Ses voies merveilleuses par le moyen d’extases, de
ravissements et de visions, qui se produisirent fréquemment pendant toute la
durée de sa vie.
Un ami, qui se rendait un matin chez lui pour se confesser, en ouvrant
doucement la porte de sa chambre vit le saint en train de prier, debout, les
yeux levés au ciel, les mains étendues. Il resta là quelques temps à le regarder
puis, en s’approchant, lui parla – mais le saint resta totalement inconscient de
sa présence. Cet état d’absence continua encore huit minutes environ ; puis
Philippe revint à lui.
Il eut la consolation d’avoir la vision de beaucoup d’âmes, surtout celles de
ses amis et pénitents, aller au ciel. En effet, ceux qui le connaissaient
intimement tenaient pour certain qu’aucun de ses fils spirituels ne mourut
sans que Philippe fut rassuré sur l’état de son âme.
Philippe, à la fois par sa sainteté et par son expérience, était capable de
distinguer entre les vraies et les fausses visions. Il mettait sérieusement en
garde les hommes contre le danger de l’illusion, qui survient facilement et
fréquemment.
Philippe était particulièrement célèbre, même parmi les saints, par ses dons
de prédire l’avenir et de lire dans les cœurs. Les exemples de ces dons qu’on
pourrait citer rempliraient plusieurs volumes. Il prédit la mort de certains ; il
prédit la guérison d’autres ; il prédit l’avenir d’autres encore ; il prédit la
naissance d’enfants à ceux qui étaient sans enfants ; il prédit plusieurs fois qui
serait le prochain pape avant son élection ; il avait le don de voir les choses à
distance ; et il savait ce qui se passait dans la tête de ses pénitents et d’autres
personnes qui l’entouraient.
Il savait si ses pénitents avaient dit leurs prières, et pendant combien de
temps ils avaient prié. Beaucoup d’entre eux, quand ils parlaient ensemble et
que la conversation allait prendre un tournant dangereux ou mauvais,
disaient : « Nous devons nous arrêter, car saint Philippe le saura. »
Une fois une femme vint en apparence se confesser à lui, alors qu’en réalité
elle voulait une aumône. Il lui dit : « Au nom de Dieu, Madame, allez-vous en ; il n’y a pas de pain pour vous » – et rien ne put le convaincre d’entendre sa
confession.
Un homme qui alla se confesser à lui n’ouvrit pas la bouche mais se mit à
trembler et, lorsque Philippe l’interrogea, dit : « J’ai honte », car il avait commis
un péché très grave. Philippe lui dit doucement : N’ayez pas peur, je vais vous
dire ce que c’était » – et au grand étonnement du pénitent, il le lui dit.
De tels exemples sont innombrables. Il n’y avait pas un seul ami intime de
Philippe qui n’affermait pas que celui-ci connaissait merveilleusement les
secrets du cœur.
Il avait un pouvoir presque aussi merveilleux de guérir et de rétablir la
santé. Il soulageait la douleur en touchant de la main et en faisant le signe de
la croix. Et de la même façon il guérissait instantanément ceux qui étaient
atteints de maladies ; à d’autres moments il le faisait par sa prière ; et à
d’autres moments encore il commandait aux maladies de quitter les personnes.
Ce don était si bien connu que les personnes malades s’emparèrent de ses
vêtements, de ses chaussures, de mèches de ses cheveux, et Dieu effectua des
guérisons à l’aide de ces objets.

Prière
Philippe, saint Patron de notre aumônerie, les blessures et maladies de mon âme sont
plus grandes que celles du corps, et même avec tes pouvoirs surnaturels tu ne peux les
guérir. Je sais que mon Seigneur tout-puissant garde en ses propres mains le pouvoir
de sauver l’âme de la mort et de guérir toutes ses maladies. Mais tu peux faire
davantage maintenant pour nos âmes, par tes prières, mon cher saint, que tu ne fis
pour les corps de ceux qui te sollicitèrent quand tu étais sur la terre. Prie pour moi,
afin que le Médecin divin de l’âme – Celui qui, seul, lit complètement dans mon cœur
– le purifie tout entier, et que moi-même et tous ceux qui me sont chers puissions être
purifiés de tous nos péchés. Et, puisque nous devons mourir, tout un chacun, fais que
nous mourrions, comme toi, dans la grâce et l’amour de Dieu, en ayant l’assurance,
comme toi, de la vie éternelle.

Neuvaine de St Philippe Neri – le souci du salut des âmes chez Philippe

Alors qu’il était jeune prêtre, et qu’il avait rassemblé autour de lui un
certain nombre de personnes spirituelles, son premier désir fut de partir avec
toutes celles-ci prêcher l’Évangile aux païens des Indes, là où saint François
Xavier poursuivait sa carrière merveilleuse – et il ne renonça à l’idée que par
obéissance aux hommes saints qu’il avait consultés.
Quant aux mauvais chrétiens de son pays, il avait un tel désir de leur
conversion que, même lorsqu’il était vieux, il s’imposa pour eux de sévères
mortifications, et pleurait leurs péchés comme s’ils avaient été les siens.
Alors même qu’il était laïc, il convertit par un seul sermon trente jeunes
débauchés.
Il réussit, par la grâce de Dieu, à ramener vers la voie de la sainteté un
nombre presque infini de pécheurs. Beaucoup, à l’heure de leur mort,
s’écrièrent : « Béni soit le jour où j’ai connu le père Philippe ! » D’autres
disaient : « Le père Philippe attire vers lui des âmes comme un aimant attire le
fer. »
En vue de réaliser ce qu’il croyait être sa mission particulière, il se consacra
entièrement au ministère de la confession, à l’exclusion de toute autre activité.
Le plus souvent, avant même le lever du soleil il avait confessé bon nombre de
pénitents dans sa propre chambre. Au lever du jour, il descendait dans l’église,
et ne la quittait jamais avant midi sauf pour dire la messe. Si aucun pénitent ne
se présentait, il restait près de son confessionnal à lire, à réciter l’office ou à
égrener son chapelet. S’il était en prière, ou à table, il s’interrompait tout de
suite de prier ou de manger quand ses pénitents se présentaient.
Il ne cessait jamais de confesser pour cause de maladie, sauf si le médecin
le lui interdisait.
Pour la même raison, il laissait toujours ouverte la porte de sa chambre,
pour que tous ceux qui passaient puissent le voir.
Il ressentait une anxiété particulière au sujet des garçons et des jeunes
hommes. Il tenait beaucoup à ce qu’ils fussent toujours occupés, car il savait
que l’oisiveté est la mère de tous les vices. Quelques fois il leur inventait lui-
même des travaux à effectuer, lorsqu’il n’en trouvait pas ailleurs.
Il leur permettait de faire autour de lui tout le bruit qu’ils voulaient, si cela
pouvait leur éviter de tomber en tentation. Lorsqu’un ami lui fit des
remontrances parce qu’il leur permettait de le gêner, il répondit : « Tant qu’ils
ne pèchent pas, ils peuvent fendre du bois sur mon dos. »Les pères dominicains lui permirent d’emmener leurs novices en
récréation. Il se réjouissait de les voir prendre leur repas de fête. Il disait :
« Mangez, mes enfants, ne vous gênez pas, car le fait même de vous regarder
manger me fait engraisser. » Puis, quand ils avaient fini de déjeuner, il les
faisait asseoir en cercle autour de lui, et leur prodiguait de bons conseils, et les
exhortait à la vertu.
Il avait un pouvoir remarquable pour consoler les malades, et les délivrer
des tentations dont le diable les assaillait.
Philippe joignait toujours, à son zèle pour la conversion des âmes, la
pratique d’actes de miséricorde corporels. Il visitait les malades dans les
hôpitaux, répondait à tous leurs besoins, balayait le sol autour de leur lit, et
leur apportait leurs repas.

Prière
Philippe, saint Patron de notre aumônerie, qui avais un tel souci des âmes de tes
frères, et surtout de tes disciples et de tes proches, quand tu était sur la terre, garde
intact ton souci pour elles maintenant que tu te trouves au ciel. Sois avec nous, qui
sommes tes enfants et tes obligés ; et, grâce à ton plus grand pouvoir auprès de Dieu et
de ta connaissance plus intime de nos besoins et des dangers qui nous guettent, guide-
nous sur le chemin qui conduit à Dieu et à toi. Sois pour nous un bon père ; fais que
nos prêtres soient sans tâche et sans reproche ; fais que nos enfants soient obéissants,
nos jeunes prudents et chastes, nos chefs de famille sages et doux, nos vieillards joyeux
et fervents ; et remplis-nous par tes intercessions puissantes, de foi, d’espérance, de
charité, et de toutes les vertus.