Votre Congrès est un Congrès de médecins catholiques. Ce qualificatif de « catholiques » vous engage à témoigner par la parole et l’exemple de la foi en une vie qui transcende la vie sur terre et qui se place dans un dessein supérieur et divin.
Cela revêt une importance capitale dans l’exercice de votre profession. L’expérience enseigne, en effet, que l’homme, qui a besoin d’assistance aussi bien préventive que thérapeutique, montre des exigences qui vont au-delà de la pathologie organique en acte. Il attend du médecin non seulement des soins adéquats — soins qui, du reste, avant ou après, finiront fatalement par se révéler insuffisants — mais le soutien humain d’un frère qui sache partager avec lui une vision de la vie, dans laquelle même le mystère de la souffrance et de la mort trouve un sens. Et où cette vision peut-elle être atteinte, sinon dans la foi, comme une réponse pacifiante aux interrogations suprêmes de l’existence ?
De ce point de vue, votre présence auprès du malade se rattache à celle de tous ceux – prêtres, religieux, laïcs – qui sont engagés dans la pastorale des malades. Beaucoup d’aspects de cette pastorale se retrouvent avec les problèmes et les tâches du service de la vie accompli par la médecine. Il y a une nécessaire interaction entre l’exercice de la profession médicale et l’action pastorale car l’unique objet des deux, c’est l’homme, pris dans sa dignité de fils de Dieu, de frère qui a besoin, tout comme nous, d’aide et de réconfort. Les domaines de cette possible et nécessaire interaction sont divers. Parmi eux, je tiens à attirer votre attention sur le domaine de la famille, souvent éprouvée, aujourd’hui surtout, par des malaises profonds et appelée à se mesurer avec le difficile problème d’une paternité responsable, vécue dans le respect des lois divines qui régissent la transmission de la vie et, en même temps, de celles qu favorisent un authentique amour conjugal.
En souhaitant cependant que chez tous ceux qui travaillent dans le domaine de la santé grandisse toujours davantage la sincère disponibilité à la confrontation, au dialogue et à la collaboration constructive, j’indique à tous comme modèle suprême le Christ qui a été le médecin de l’âme et souvent du corps de ceux qu’il a rencontrés sur les routes de son pélerinage terrestre. Surtout le Christ qui a accepté de boire jusqu’au fond le calice de la souffrance. En prenant la condition humaine et en expérimentant la souffrance jusqu’à la mort, et la mort sur une croix alors qu’il était sans péché, le Christ s’est fait en même temps l’image de la maladie et de la guérison, de la défaite et du salut pour que tous ceux qui, sur terre et en tout temps, doivent se mesurer avec la souffrance, espèrent en lui.
Ayez donc présent à l’esprit, spécialistes de la médecine, le Christ dans le mystère de sa passion et de sa résurrection. Qu’il vous éclaire constamment sur la dignité de votre profession et vous suggère en toute circonstance ces attitudes et ces démarches qu’une cohérence linéaire de la foi montre et exige. Les hommes d’aujourd’hui ne demandent pas seulement l’affirmation de principes, mais la contribution de signes, de témoignages crédibles.
Que la Vierge, Mère de la Sagesse, qui est invoquée partout comme le salut des malades, guide votre chemin et vous permette de donner à votre service de la vie ces prérogatives de bonté, et compréhension, de disponibilité et de dévouement qui ont eu en elle la réalisation la plus haute.