Neuvaine de St Philippe Neri – Dévotion

La flamme intérieure de la dévotion brûlait si intensément en Philippe, qu’il lui arrivait parfois de s’évanouir à cause d’elle, ou d’être obligé de se jeter sur son lit, malade de l’amour divin.
Dans sa jeunesse, cet amour divin se faisait parfois sentir avec tant de violence qu’il était incapable de se contenir, se jetant par terre comme s’il mourait et s’écriant : « Assez, Seigneur, assez. »
Ce que saint Paul dit de lui-même semble se réaliser en Philippe : « Je suis rempli de consolation – je déborde de joie. »
Pourtant, bien qu’il goûtât ces douceurs, il avait coutume de dire qu’il désirait servir Dieu, non par intérêt – c’est-à-dire qu’il y trouvait du plaisir – mais par pur amour, même s’il ne devait éprouver à L’aimer aucune gratification.
Lorsqu’il était laïc, il communiait tous les matins. Devenu vieux, il connut des extases fréquentes en célébrant sa messe.
C’est pour cette raison que la coutume s’est établie, dans les tableaux de Philippe, de le représenter portant des ornements rouges, afin de témoigner de son désir brûlant de verser son sang pour l’amour du Christ.
Il avait une si grande dévotion envers son Seigneur et Sauveur qu’il prononçait sans cesse le nom de Jésus, avec une douceur indicible. Il prenait aussi un plaisir extraordinaire à réciter le Credo, et il aimait à tel point le Notre Père qu’il s’attardait longuement sur chaque demande, de manière à faire croire qu’il ne parviendrait jamais jusqu’au bout.
Il avait une telle dévotion envers le Saint Sacrement que, lorsqu’il était malade, il était incapable de s’endormir avant d’avoir communié.
Lorsqu’il lisait ou méditait sur la Passion, on vit son visage blêmir, et ses yeux se remplissaient de larmes.
Une fois, quand il était malade, on lui apporta à boire. Il prit dans sa main le verre, et au moment de le porter à ses lèvres s’arrêta, et commença à pleurer amèrement. Il s’écria : « Toi, mon Christ, sur la croix Tu as eu soif, et on ne t’a rien donné à boire sauf du fiel et du vinaigre ; et moi je suis au lit, entouré de tant de réconforts, et de tant de personnes qui s’occupent de moi. »
Pourtant Philippe ne faisait pas grand cas de cette chaleur et de cette intensité d’émotion ; car il disait que l’émotion n’est pas la dévotion, que les larmes n’étaient en aucune façon le signe qu’un homme ait reçu en lui la grâce de Dieu, et que nous ne devons pas non plus supposer qu’un homme soit saint tout simplement parce qu’il verse des larmes en parlant de la religion.
La Sainte Vierge suscitait chez Philippe une telle dévotion que son nom était sans cesse sur ses lèvres. Il prononçait deux formules de prière en son honneur. L’une était : « Vierge Marie, Mère de Dieu, priez Jésus pour moi » ; l’autre était tout simplement « Vierge Mère », car il disait que dans ces deux mots-là sont contenues toutes les louanges possibles à Marie.
Il avait une dévotion toute particulière aussi envers sainte Marie-Madeleine, étant né la veille de sa fête, et envers les Apôtres saint Jacques et saint Philippe ; également envers saint Paul Apôtre, envers saint Thomas d’Aquin, docteur de l’Église.

Prière

Philippe, glorieux saint Patron de notre aumônerie, obtiens-nous une part de ce don que tu as reçu si abondamment. Hélas ! Ton cœur brûlait d’amour ; le mien est tout froid à l’égard de Dieu, et ne vit que pour des créatures. J’aime le monde qui ne peut jamais me rendre heureux ; mon désir le plus fort est de vivre en confort ici-bas. Ô mon Dieu, quand est-ce que j’apprendrai à n’aimer rien d’autre que Toi ? Obtiens-nous, ô Philippe, un amour pur, un amour fort, et un amour efficace, afin que, en aimant Dieu sur la terre, nous puissions ensuite, avec toi et tous les saints, jouir de Sa vision au Ciel.