Neuvaine de St Philippe Néri – Prière

Dès son enfance, le serviteur de Dieu s’adonnait à la prière, jusqu’à
ce qu’il en eût acquis une telle habitude que, partout où il se trouvait,
son esprit s’élevait toujours vers les choses du ciel.
Quelquefois il oubliait de manger ; quelquefois, en s’habillant, il
s’arrêtait, sa pensée étant emportée vers le ciel ; ses yeux restaient
ouverts mais son esprit se détachait de tous les objets qui
l’entouraient.
Il était plus facile à Philippe de penser à Dieu, qu’aux hommes du
monde de penser au monde.
Si quelqu’un faisait irruption dans sa chambre, il avait toujours les
chances de le trouver tellement plongé dans la prière que, quand on lui
adressait la parole, il était incapable de répondre avec à -propos mais
devait faire une ou deux fois le tour de sa chambre avant de revenir
complètement à lui.
S’il cédait tant soit peu à son désir de prier, il s’abîmait tout de
suite dans la contemplation. Il était nécessaire de le distraire, de peur
que cette habitude ne finît par devenir préjudiciable à sa santé.
Avant de traiter une affaire, aussi peu importante fût -elle, il priait
toujours ; lorsqu’on lui posait une question, il ne répondait jamais
avant de s’être recueilli.
Il commençait à prier dès qu’il se mettait au lit et dès son réveil, et
le plus souvent il ne dormait pas plus de quatre heures, ou alors cinq
heures tout au plus.
Quelquefois, si quelqu’un laissait voir qu’il avait remarqué que
Philippe se couchait tard ou se levait tôt afin de prier, ce lui-ci
répondait : « Le paradis n’est pas fait pour les fainéants. »
Il s’adonnait encore plus que d’habitude à la prière à l’occasion des
fêtes les plus solennelles, ou à des moments où un besoin spirituel se
faisait sentir de manière pressante ; avant tout pendant la Semaine
Sainte.
Il conseillait à ceux qui ne pouvaient pas faire de longues
méditations d’élever leur esprit vers Dieu par des oraisons jaculatoires
répétées, telles que : « Jésus, augmente en moi la foi », « Jésus, fais
que jamais je ne T’offense ».
Il fit introduire la prière en famille dans bon nombre des grandes
maisons de Rome.
Comme une de ses pénitentes demandait à Philippe de lui apprendre à prier, ce dernier répondit : « Sois humble et obéissant, et
l’Esprit Saint t’enseignera. »
Il avait une dévotion particulière envers la Troisième personne de
la Sainte Trinité, et lui adressait quotidiennement les prières les plus
ferventes afin d’obtenir des dons et des grâces.
Une fois qu’il passait la nuit en prière dans les catacombes, ce
grand miracle eut lieu de la Présence divine de l’Esprit Saint, qui
descendit sur lui sous forme d’une boule de feu qui pénétra dans sa
bouche et se logea dans sa poitrine, et à partir de ce moment il souffrit
une palpitation surnaturelle du cœur.
Il disait que lorsque nos prières sont sur le point d’être exaucées,
nous ne devons pas arrêter mais continuer à prier avec autant de
ferveur qu’auparavant.
Il recommandait aux débutants de méditer surtout sur les fins
dernières, et avait l’habitude de dire que celui qui, par sa pensée et ses
craintes, ne descend pas aux enfers dans cette vie, court un grand
risque de s’y trouver après la mort.
Lorsqu’il voulait montrer la nécessité de la prière, il disait qu’un
homme qui ne prie pas est comme un animal dénué de raison.
Bon nombre de ses disciples firent de grands progrès dans cet
exercice – non seulement des religieux, mais des laïcs : des artisans,
des marchands, des médecins, des avocats, des courtisans – et
devinrent des hommes de prière à tel point qu’ils reçurent de Dieu des
grâces extraordinaires.

Prière
Philippe, saint Patron de notre aumônerie, enseigne-nous par ton
exemple, et obtiens-nous par tes intercessions de chercher en tous
temps et en tous lieux notre Seigneur et notre Dieu, et de vivre dans Sa
présence et en communion avec Lui. Comme les enfants de ce monde
lèvent leur regard vers des hommes riches ou puissants afin d’obtenir
la faveur qu’ils désirent, puissé-je toujours élever vers le ciel mes
yeux et mes mains et mon coeur, et me porter ver s la source de tout
Bien afin d’obtenir les biens qu’il me faut. Comme les enfants de ce
monde s’entretiennent avec leurs amis et y trouvent leur plaisir,
puissé-je entrer en communion toujours avec les saints et les anges, et
avec la Sainte Vierge, la Mère de mon Seigneur. Prie avec nous, ô
Philippe, comme tu priais avec tes pénitents ici -bas, et la prière nous
sera alors douce, comme elle l’était pour eux.